Il est également le représentant des quartiers Neudorf, Port du Rhin, Bourse, Esplanade, Krutenau, Neuhof, et de la commune d’Illkirch-Graffenstaden. Nous l’avons rencontré afin d’en savoir davantage sur ses missions et son rôle auprès des habitants.
Pour commencer, qui est Sylvain Waserman ?
Mon parcours s’articule autour de trois expériences. J’ai tout d’abord été élu local en tant que maire de Quatzenheim pendant près de 10 ans puis conseiller régional en 2015.
J’ai été bénévole en tant que président de l’association Uniscité pendant 3 ans. Il s’agit d’une association pionnière du service civique. J’ai également été chef d’entreprise, directeur général pendant 8 ans de Réseau Gaz Strasbourg, une entreprise locale d’énergie.
Je suis désormais député de la 2e circonscription du Bas-Rhin et vice-président de l’Assemblée nationale depuis juillet 2017.
Comment êtes-vous impliqué dans la vie de ces quartiers ?
Mon rôle est double. Tout d’abord, je dois m’assurer que les lois que nous votons à l’Assemblée nationale sont bien mises en œuvre dans les territoires. Les classes à 12 enfants par classe, l’aide aux devoirs dans les collèges, ou la police de sécurité du quotidien en sont des exemples.
Je veille également à raccourcir les circuits entre les citoyens de ma circonscription et les décisions de l’Assemblée nationale. Dans cet esprit, j’ai porté un projet de loi sur l’engagement associatif écrit en concertation avec les associations de Strasbourg et d’Illkirch-Graffenstaden. Avec mon équipe, nous prenons soin de consulter systématiquement les acteurs locaux concernés par certaines thématiques, comme les lanceurs d’alerte, les relations franco-allemandes, le lobbying ou l’engagement associatif.
Plus concrètement, nous avons également piloté des projets à l’instar d’une expérience sur l’emploi des jeunes. Nous avons sélectionné 30 jeunes désireux de se faire accompagner par des coachs bénévoles. Le bilan a été très positif puisque 6 mois plus tard 24 de ces jeunes étaient en CDI ou en CDD de plus de 6 mois. Forts de ce premier succès, nous avons pérennisé le dispositif avec la maison de l’emploi à Strasbourg et 300 jeunes devraient en bénéficier. C’est ce genre de projet qui rend la vie de député utile et belle.
Qui peut vous solliciter et pour quels types de problèmes ?
Tout le monde peut me solliciter. Si nous ne pouvons pas toujours répondre à l’ensemble des sujets qui nous sont soumis, nous sommes toujours prêts à indiquer les interlocuteurs qualifiés pour y répondre. Venir me voir ne permet pas d’obtenir un passe-droit, mais j’interviens toujours lorsque je pense relever une injustice. Dans ce cas, j’attire l’attention de la bonne personne afin de résoudre le problème.
Quels sont les projets en cours et à venir pour ces quartiers ?
Sur les sujets parlementaires, les projets en cours concernent notamment un rapport sur les lanceurs d’alerte. Je travaille également sur une consultation au sujet d’un lobbying responsable et transparent dans mes relations avec les parlementaires.
Sur les sujets de la vie de tous les jours, je suis révolté par l’état du parc de logements sociaux. La nouvelle équipe municipale devra y consacrer beaucoup de temps tant la situation est devenue insupportable pour certains habitants.
Dans les locaux de ma permanence, au 68 route de l’Hôpital au Neudorf, nous organisons des expositions d’artistes de la circonscription pour accroître leur visibilité. Je suis convaincu de la nécessité d’ouvrir les locaux des politiques à l’art et à la culture.
Nous avons tous été surpris par la crise sanitaire actuelle et les dégâts sont importants. Quelles sont les mesures prises à votre niveau ?
Au-delà du soutien de l’économie, il faut aussi être au plus près des populations qui souffrent et qui parfois sont éloignées des radars des services de l’État ou de la ville. Depuis le début de mon mandat, avec mon équipe nous soutenons très activement les associations de proximité qui ont parfois réorienté leur activité pour venir en aides aux citoyens les plus précaires de Strasbourg. A Neudorf et au Neuhof, SOS Aide aux habitants œuvre depuis de nombreuses années sur le terrain et a redoublé d’efforts ses derniers mois. Pour les étudiants précaires, l’association des Compagnons de l’Espoir intervient à l’Esplanade avec des distributions de nourritures tous les samedis depuis le mois de mars grâce notamment à l’appui logistique de l’association des Loupsquetaires. J’ai participé à une maraude de Strasbourg Actions Solidarité qui, tous les soirs, apporte équipements chauds, soins et nourriture aux sans-abris. Actuellement, nous accompagnons ces deux associations ainsi que les Loupsquetaires sur l’appel à projets de l’État en faveur des associations de lutte contre la pauvreté, car souvent elles n’existent que par le don privé. Ce que font ces centaines de bénévoles à travers la ville, c’est de l’action concrète et immédiate auprès de la population et particulièrement des citoyens de ma circonscription.
Quelles sont vos préconisations pour la suite ?
Il nous faut tirer les enseignements de cette crise, répondre aux tensions de notre société et être guidés par nos valeurs humanistes. J’ai, dans mon ouvrage « Le monde d’après commence demain matin » et dont les bénéfices sont intégralement versés à la Fondation de France, défendu 40 propositions qui à mon sens répondent à cette question de « l’Après covid-19 ». C’est par exemple promouvoir une économie humaniste avec la création d’un fonds souverain État-Région qui permettrait aux entrepreneurs de renforcer leur résistance et financer leur développement. C’est aussi construire une société de la solidarité contributive, développer définitivement le Service civique et expérimenter pour libérer les initiatives au service du bien commun. Je pourrais aussi vous parler d’écologie, de notre modèle démocratique ou d’Europe. Les pistes sont nombreuses et les solutions existent, j’en formule quelques-unes dans mon ouvrage qui je l’espère se réaliseront et j’invite chacune et chacun à imaginer et à agir ensemble pour le « Monde d’après » en contribuant au débat sur mon site internet ou à ma permanence parlementaire du Neudorf.
Un espoir est né de nos rêves qui, eux, n’ont pas été confinés et se sont nourris de cette période de profondes réflexions.
Rédigé par Leyla Doup Kaïgama